L’exploitation minière représente environ 10 % du PIB et 22 % des revenus publics du Mali. Un nouveau code minier adopté en 2023 devrait permettre au gouvernement de maximiser les revenus tirés du secteur minier, en augmentant notamment sa participation dans les mines d’or.
L’État malien a bouclé cette semaine la prise de contrôle de la mine d’or Yatela, exploitée précédemment par AngloGold Ashanti et Iamgold. Au cours du Conseil des ministres du 23 octobre, le gouvernement a adopté un décret portant approbation du contrat de cession signé en 2019 avec les deux groupes miniers internationaux.
L’adoption de ce décret intervient dans un contexte où l’État renforce depuis quelques mois son contrôle sur l’exploitation aurifère, moteur principal de l’économie. Le nouveau code minier adopté en 2023 a porté la participation maximale du gouvernement à 30 % dans les mines, contre 20 % auparavant.
La promulgation de cette nouvelle loi s’est accompagnée ces derniers mois d’une renégociation de certains contrats miniers. Les canadiens B2Gold, Robex et Allied Gold ont ainsi signé des accords en septembre pour conformer leurs mines dans le pays au nouveau code minier. Alors que le Mali s’apprête à devenir un producteur de lithium en 2024, la renégociation a aussi concerné la première mine de lithium du pays qui sera régie par le code minier de 2023.
Pour rappel, la mine d’or Yatela a fait l’objet d’une exploitation minière de 2001 jusqu’à l’arrêt des activités en 2016, à cause de la baisse des prix de l’or à l’époque et un épuisement des ressources. Cependant, le gouvernement malien estime « que les réserves ne sont pas totalement épuisées » et pourrait envisager une reprise de l’exploitation minière. Les anciens propriétaires ont également mis à disposition des autorités les coûts des travaux de réhabilitation et de fermeture du site et ceux des projets sociaux et communautaires restant à financer.
Au Mali, le secteur minier dominé par l’exploitation de l’or représente 80 % des exportations, près de 10 % du PIB et 22 % des revenus publics, selon l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
Avec Agence Ecofin