Le coronavirus vient soulever davantage la question de la transition énergétique dans les pays du nord. Grâce à la covid-19, la demande des minéraux et métaux stratégiques pourrait connaitre une augmentation sans précédente dans les pays industrialisés dans le but d’accélérer le déploiement des énergies propres, bas carbone pour limiter à 2°C la température du globe.

Selon un nouveau rapport du groupe de la Banque mondiale, la demande des minéraux tels que le graphite, le lithium, le cobalt etc… pourrait augmenter de plus de 500 % d’ici à 2050 pour répondre aux besoins des technologies énergétiques propres dans les économies avancées.

Cette intensification de la demande des minéraux et métaux notamment en Afrique pourrait avoir des conséquences néfastes du point de vue social, environnemental ainsi que sur les ressources hydriques dans la mesure où les politiques visant à réglementer ce secteur sont plus ou moins défaillant dans bon nombre de pays Africains.

Certains conflits causés par la question foncière ou d’expropriation des terres peuvent se voir davantage raviver entre les compagnies exploitantes et les communautés hôtes. Avec l’accroissement des activités extractives qui s’annonce à l’horizon, sans mesure d’indemnisation appropriée garantie par des lois strictes pouvant permettre aux populations locales de pallier à la perte de leurs moyens de subsistance, cela pourrait conduire à un embrasement social entre investisseurs et populations hôtes.

L’extraction et le transport de certains métaux et minéraux nécessitent l’utilisation des produits chimiques parce qu’ils laissent échapper des particules pouvant nuire à la santé des populations environnantes et également causés la ruine de certains espèces halieutiques sans oublier les mangroves. En Guinée par exemple ou l’exploitation de la bauxite est assez rependue, le manque d’harmonie et de vision dans la construction des infrastructures portuaires fait peser davantage les impacts environnementaux sur la biodiversité marine et des écosystèmes dont la base est constituée de différents espèces ligneuses, ce qui met en danger les activités économiques des pêcheurs dans les régions minières de Boké et de Boffa.

Sans oublier que les conséquences des activités minières et l’afflux des personnes venues travailler dans ce secteur entraine une pression croissante sur les ressources en eaux. L’exploitation de certain minerais et métaux nécessitent l’utilisation de substance toxique, comme c’est le cas de l’or, l’exploitation des mines à ciel ouvert entraine l’abondance des sédiments dans des cours d’eaux ce qui en réduit le débit et entraine à la fois une pollution et un assèchement de la nappe phréatique. Les couches féminines seront les premières victimes de cette pénurie et la pollution ainsi causée. En effet ce sont presque toujours elle qui sont responsable d’aller chercher l’eau et dont la majorité des activités en dépendent ; ce qui amène à une préoccupation basée sur le genre.

Bref : Dans un avenir de transition vers les énergies propres, les besoin en minéraux et métaux risquent d’être importants. Dès lors, les pays Africains riches en ressources naturelles devront impérativement  faire suivre leurs niveaux d’exploitation et d’investissement par des lois et politiques de durabilités, de la protection environnementale et sociale pour le bien-être de l’ensemble des parties prenantes intervenant dans ce secteur.

Mohamed Lamine SIDIBE

Master International Gouvernance et Gestion des Impacts des Activités Extractives en Afrique (Mines et Hydrocarbures)

mlsidibe03@gmail.com

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