‘’L’idée de ce projet m’est venue quand j’étais emprisonné en Libye, mais j’ai vraiment commencé à travailler là-dessus environ 8 mois après mon retour en Guinée’’, se souvient le jeune Mamadou Baïlo Bah, 27 ans, bénéficiaire de l’assistance au retour volontaire et à la réintégration de l’OIM, il vient de réaliser un film intitulé « L’immigrant », une production inspiré de son propre parcours migratoire.
Ce film de 47 minutes est pour ce jeune originaire de la préfecture de Dinguiraye, une manière de sensibiliser les populations guinéennes aux dangers de la migration irrégulière, et ainsi de protéger ces dernières contre la torture qu’il a vécue durant son voyage manqué vers l’Europe.
« J’ai fait ce film pour sensibiliser mes frères guinéens et africains, surtout les jeunes, afin d’éviter la route de la migration. Moi je trouve que le chemin de la migration n’est pas la solution », a-t-il conseillé, avant de rappeler : « J’ai subi des tortures incroyables, mais vraies ».
Ce film n’est qu’un extrait selon El hadj Mohamed Diallo, président de l’organisation guinéenne pour la lutte contre la migration irrégulière, il est loin d’être terminé. Cependant, il sollicite un accompagnement de la part des bonnes volontés pour poursuivre l’histoire ‘’émouvante’’ du jeune migrant.
« D’abord, on m’a appelé pour me dire qu’il y a un jeune migrant qui a réalisé un film, ils m’ont fait voir le film. Et j’ai vu que le film est intéressant, mais aussi émouvant, surtout le début du film, qui est un fait réel ».
« L’idée maintenant, c‘est de nous associer avec ces jeunes pour mieux réaliser le film. Le début est fait mais il y a beaucoup de choses qui manquent. C’est une seule partie qu’ils m’ont montré, et le vrai parcours du jeune n’est pas encore ressorti dans le film ».
Il faut rappeler que le film commence par une scène dans laquelle on voit le personnage principal, Hamady, rejoindre d’autres jeunes dans une zone aride. Les passeurs armés les forcent à s’asseoir par terre, puis les dépouillent, avant de les faire monter à l’arrière d’un pick-up. L’un des jeunes candidats à l’émigration est froidement abattu, devant tout le monde.
Younoussa Sylla
