Mesdames et Messieurs,

Je me réjouis d’être avec vous aujourd’hui pour la signature de l’Accord de Financement additionnel relatif au Projet de redressement du secteur de l’électricité.

Je voudrais au nom du Président de la République, de son Chef de Gouvernement et de nos populations remercier particulièrement le Groupe de la Banque Mondiale ainsi que tous ceux qui ont œuvré à l’aboutissement de cet accord de Financement additionnel.

Mesdames et Messieurs,

Comme vous le savez « Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables, modernes et abordables » figure parmi les dix-sept Objectifs de Développement Durable entérinés en septembre 2015 par l’Assemblée Générale des Nations-Unies.

Selon les données de la Banque mondiale, en 2016, 3 Africains sur 4 n’ont pas accès à l’électricité. Pour les pays africains, la question de l’énergie reste donc un enjeu vital parce qu’il ne peut y avoir d’industrialisation et de développement sans accès à l’électricité.

Si l’électricité est une énergie difficile d’accès sur notre continent, sans compter les nombreuses coupures (56 jours en moyenne par année et par pays selon l’OCDE), son prix est l’un des plus élevés au monde. En cause : le prix des matières premières comme le pétrole et le fioul nécessaires à la production électrique, des infrastructures inadaptées et la frilosité des investissements. Pourtant les ressources sont immenses : l’Afrique, c’est plus de 10 térawatts (TW) de solaire, 350 gigawatts (GW) d’hydroélectricité, 110 GW d’éolien, et un surcroît de 15 GW de géothermique.
 Il s’agit d’un vivier en énergie renouvelable important qui peut impacter positivement sur la compétitivité de notre secteur privé.

Mesdames et messieurs,

Mais au-delà ces ressources sont aussi un atout pour lequel l’Afrique doit être encouragée. Aussi je pense ne pas trop exagérer en disant que notre continent a le sort du monde entre ses mains. En effet, lorsque nous savons qu’à l’horizon 2050, nous serons près de 2,5 milliards en Afrique, avec des besoins de consommation énergétique importants, les choix de développement que nous faisons aujourd’hui seront déterminants sur notre environnement et notre climat demain. Notre Chef de l’Etat martèle avec force cette demande que les investissements en énergie renouvelable lorsqu’ils sont financés par emprunt soient exclus de la dette compte tenu de l’exigence de développement économique mais aussi compte tenu de la responsabilité environnementale qu’a notre continent. Et je profite de cette tribune pour réitérer cette demande qui doit être portée par votre institution.

Mesdames et messieurs,

S’agissant de notre pays, la Guinée, elle présente des caractéristiques similaires. Nous disposons d’un potentiel hydroélectrique de plus de 6.000 MW et un potentiel solaire estimé à 4,8 kwhm2/jour. Nous disposons également de près de 1165 cours d’eau et d’une pluviométrie de plus de 400 milliards de m3 d’eau par an.

Il va sans dire qu’avec ces atouts nous ambitionnons bien sûr de devenir un exportateur clé d’électricité dans la sous-région. Ce qui est inscrit dans nos piliers 2 (transformation économique) et 4 (capital naturel) de notre Plan national de développement économique et social (PNDES).

Dans ce contexte, nous avons consenti des efforts importants depuis 2011. Nous avons doublé la production énergétique avec la construction de notre barrage Kaleta et nous la porterons à plus de 700MW avec la construction de Souapiti et la réhabilitation d’autres centrales hydrauliques. Ces efforts ont eu des effets induits non négligeables sur la croissance en dépit de la part marginale du sous-secteur de l’électricité dans notre PIB en 2016. Ces efforts traduisent l’importance de ce secteur qui est la pierre angulaire de la transformation et la diversification économiques recherchées dans notre PNDES.

Toutefois en dépit de ces efforts, seulement 25% de la population a accès à l’électricité (au niveau du réseau interconnecté). En milieu rural la situation est encore plus difficile et c’est pourtant là que vit la majorité de nos populations. La situation financière du secteur est également préoccupante puisque les coûts ne sont pas couverts par les prix de vente et se traduisent par un poids financier important sur notre budget.

Si l’analyse du secteur révèle des efforts consentis et en cours dans le domaine de la production au niveau du réseau interconnecté, les questions de distributions et bien sûr les aspects de gouvernance du secteur demeurent donc des enjeux cruciaux si nous voulons viabiliser et surtout pérenniser les investissements massifs que nous réalisons aujourd’hui et que nous poursuivrons.

En effet, il est primordial que la gestion dans ce secteur s’améliore de façon significative pour améliorer et renforcer la situation de notre entreprise publique qu’est Electricité de Guinée.

Mesdames et messieurs,

Dans ce contexte, nous accueillons favorablement cet appui additionnel de 25 millions de dollars.

En effet celui-ci vient compléter un précédent appui qui aura vu les actions suivantes initiées et en cours. Il s’agit :

–    du contrat de gestion de l’Electricité de Guinée (EDG) signé avec VEOLIA,

–    la pose des compteurs dans la ville de Conakry,

–  l’analyse des coûts de fourniture du carburant pour les centrales thermiques en Guinée et l’amélioration de l’efficacité et l’efficience dans la chaine fourniture de carburant,

–    l’assistance technique pour développer la politique anti-fraude.

Ces aspects sont importants puisqu’ils devraient contribuer à terme à : (i) réduire les coûts de production, (ii) accroître la facturation et le recouvrement, (iii) améliorer la qualité de nos infrastructures et (iv) renforcer la capacité de nos ressources humaines.

Mesdames et Messieurs,

Dans le cadre de ce financement additionnel, le Gouvernement guinéen s’engage à rétrocéder à Electricité de Guinée un montant de 20 millions de dollars qui serviront à réaliser les composantes 2 et 3 du projet qui visent à :

 

–      améliorer le réseau de distribution de Conakry et des performances commerciales de l’EDG,

–      apporter une assistance technique pour la mise en œuvre du projet.

 

Il s’agit donc d’un appui important qui vient en complément d’autres soutiens apportés par d’autres partenaires.

 

Enfin, je souhaite affirmer la volonté du Gouvernement à œuvrer pour une bonne exécution de ce projet qui converge également avec les actions menées dans le cadre du renforcement et de l’amélioration de la gouvernance financière de nos entreprises publiques.

Je vous remercie.

Ministre de l’Economie et des Finances

Malado Kaba

Transmis par la Cellule de Communication du Gouvernement.