Une radiographie de la mondialisation en 12 graphiques. A l’occasion des 40 ans du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii) qui rassemble des chercheurs spécialisés dans l’analyse de la dynamique de l’économie internationale, Alternatives Economiques publie tous les jours, jusqu’au 20 avril, un graphique qui illustre les évolutions de la mondialisation. Voici le cinquième volet consacré aux émissions de CO2.

Le protocole de Kyoto, signé en 1997, concernait six gaz à effet de serre : le dioxyde de carbone (ou gaz carbonique, CO2), le protoxyde d’azote (N2O), le méthane (CH4) et trois gaz fluorés. Les émissions de CO2, représentent environ les trois quarts des émissions mondiales et viennent pour l’essentiel de la combustion des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). Ces émissions ont plus que doublé entre 1970 et 2016 pour atteindre 36 GtCO2 (49,3 Gt équivalents CO2 pour l’ensemble des gaz à effet de serre).

‘’Le ralentissement de la croissance des émissions mondiales reste très insuffisant pour atteindre l’objectif de l’Accord de Paris sur le climat’’.

Depuis 2013, la croissance des émissions mondiales a ralenti, en raison principalement d’une baisse de la consommation de charbon, notamment aux États-Unis, et d’une production accrue d’énergie à partir de sources renouvelables. Ce ralentissement reste néanmoins très insuffisant pour espérer atteindre l’objectif, pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat en décembre 2015, de limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à + 2 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle (1880-1899).

Devenue en 2005 le premier émetteur mondial, la Chine affichait, dix ans plus tard, des émissions deux fois plus importantes que celles des États-Unis. À eux seuls, ces deux pays étaient responsables, en 2016, de 43 % des émissions mondiales de CO2.

Il en va différemment des émissions par tête : les émissions d’un Chinois restent évidemment inférieures à celles d’un Américain, mais elles ont, depuis 2012, dépassé celles d’un Européen. En Russie, après une baisse importante dans les années 1990, les émissions par tête ont quelque peu augmenté et restent supérieures à celles du Japon. L’Inde, malgré la croissance de ses émissions totales, continue d’avoir des émissions de CO2 par tête très inférieures à la moyenne mondiale, mais une forte croissance est attendue au cours de la prochaine décennie.

In AE