Une possibilité s’offre à l’Afrique subsaharienne de développer des marchés dans le secteur des minerais essentiels et de leur transformation et, ce faisant, de tirer le maximum d’un boom imminent.

Des véhicules électriques aux panneaux solaires jusqu’aux futures innovations, la transition mondiale vers les énergies propres rehaussera forcément la demande de minerais essentiels. Selon l’Agence internationale de l’énergie, de 2022 à 2050, la demande de nickel doublera, celle de cobalt triplera et celle de lithium sera multipliée par dix. Selon les estimations, l’Afrique subsaharienne possède environ 30 % des réserves prouvées de minerais essentiels. Dans la mesure où elle est bien négociée, cette transition énergétique pourrait donc transformer la région, si l’on se fie aux plus récentes Perspectives économiques régionales.

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L’Afrique subsaharienne occupe déjà une position enviable au cœur de la production mondiale de minerais essentiels. La République démocratique du Congo, notamment, génère environ 70 % de la production mondiale de cobalt et possède la moitié des réserves prouvées. L’Afrique du Sud, le Gabon et le Ghana génèrent collectivement plus de 60 % de la production mondiale de manganèse. Le Zimbabwe, ainsi que le Mali et la République démocratique du Congo, possède des gisements de lithium dont on sait qu’ils sont substantiels, même s’ils sont encore inexplorés. D’autres pays possèdent des réserves de minerais essentiels considérables, notamment l’Afrique du Sud, la Guinée, le Mozambique et la Zambie.

Avec l’essor actuel de la demande, les produits générés par ces minerais essentiels augmenteront considérablement au cours des 20 prochaines années. Les recettes mondiales qui seront tirées de l’extraction de seulement quatre minerais clés (en l’occurrence, le cuivre, le nickel, le cobalt et le lithium) au cours des 25 prochaines années sont globalement estimées à 16 000 milliards de dollars de 2023. L’Afrique subsaharienne a d’excellentes chances de récolter plus de 10 % de ces recettes, soit une augmentation possible de 12 % de son PIB d’ici 2050. Étant donné la volatilité des prix des produits de base et l’imprévisibilité de l’évolution des technologies, ces estimations sont forcément incertaines, mais la tournure générale des événements est assurément encourageante.

L’extraction n’est pas tout

La région pourrait récolter une manne encore plus généreuse si, plutôt que de se contenter d’exporter ses matières premières, elle décide de les transformer sur place. À l’état brut, par exemple, la bauxite se vend au modeste prix de 65 dollars la tonne, mais après sa transformation en aluminium, elle se vend plutôt au prix costaud de 2 335 dollars la tonne, selon les prix en vigueur à la fin de 2023. Pourtant, si l’on en juge par les milliers de camions qui acheminent quotidiennement le lithium non transformé du Zimbabwe vers les ports locaux d’où il est transporté en Chine, les options locales de transformation des minerais essentiels sont trop souvent limitées.

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https://www.imf.org/fr/News/Articles/2024/04/29/cf-harnessing-sub-saharan-africas-critical-mineral-wealth