algré les progrès récemment enregistrés, 10 millions de personnes dans les pays de la région du bassin du lac Tchad ont besoin d’une assistance vitale quotidienne ont alerté lundi de hauts responsables onusiens à Berlin.
« Il y a toujours une grande crise humanitaire », a déclaré le Coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies (OCHA), Mark Lowcock, au premier jour de la Conférence de haut-niveau sur la région du lac Tchad organisée à Berlin, en Allemagne. « (Elle) n’est pas terminée malgré les progrès accomplis ».
« Les causes sous-jacentes de la crise sont enracinées dans une forte inégalité ; ce qui est perçue comme une injustice sociale ; un manque de services sociaux ; une marginalisation historique ; des opportunités économiques insuffisantes ; des niveaux élevés de pauvreté et l’impact du changement climatique et de la dégradation des terres », a expliqué de son côté son collègue Achim Steiner, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
L’action humanitaire dans le bassin du lac Tchad – une région à cheval sur le Cameroun, le Niger, le Nigéria et le Tchad – n’est pas chose facile. De nombreuses zones restent inaccessibles en raison des activités du groupe terroriste Boko Haram, a dit le chef d’OCHA.
« L’insurrection de Boko Haram et les dynamiques des conflits ont encore accru la vulnérabilité des populations. Elles perturbent l’agriculture, la pêche et les moyens de subsistance des peuples pastoraux, la liberté de mouvement, le commerce et la gouvernance locale », a dit M. Steiner.
Pour M. Lowcock, « au cœur de cette crise humanitaire se trouve une crise de protection », citant les nombreux enlèvements, tueries, utilisations d’enfants comme bombes humaines, les violences sexuelles et sexistes. « Toutes ces choses continuent à un rythme alarmant », a t-il dit.
Bien que la réponse humanitaire soit importante, elle n’est pas en soi suffisante pour répondre à la crise à laquelle sont confrontées les populations de la région du Lac Tchad.
« Nous devons surmonter le cycle perpétuel des besoins urgents et des réponses de secours et répondre aux causes sous-jacentes, et cela veut dire élever la résilience et l’aide au développement à plus long terme et promouvoir simultanément la stabilisation », a dit M. Lowcock qui est également Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires.