Plusieurs forêts sont dégradées à Kindia. Des tronçonneuses vrombissent dans les villages reculés. Certaines personnes ont fait fortune dans les forêts où elles mènent leurs activités sans être inquiétées. Le directeur préfectoral de l’environnement et du développement durable de Kindia a déjà fait le constat. Il désigne le coupable.
» Je vais vous dire que le premier ennemi de la forêt, c’est l’homme. La préfecture de Kindia a plus de 11 forêts classées et plus de 16 forêts communautaires. Généralement, c’est vers Madina Oula qu’on en trouve. Ces forêts sont fortement menacées aujourd’hui à travers l’activité anthropique. Les éleveurs et les agriculteurs sont souvent responsables des feux de brousse. Les gens mettent le feu nuitamment. Quand le feu vient, il brûle tous les petits arbres qui sont en état d’évolution. Les gens se cachent parfois pour aller cultiver au cœur de ces forêts qu’ils détruisent. C’est l’agriculture sur brûlis. Il faut défricher ou abattre pour cultiver », a dénoncé Fara Kamano, directeur préfectoral de l’environnement et du développement durable de Kindia.
Les coupeurs de bois, les charbonniers et certains responsables locaux profitent de l’absence des agents pour conduire une opération de tronçonnage.
« Le personnel du service environnement est insuffisant. Parfois, les gens parviennent même à tromper notre apparence pour aller couper les bois dans les forêts. En plus, il y a une autre activité qui est encore plus grave, c’est la carbonisation. Vous voyez déjà une fois, 2 fois le feu de brousse passe, ce n’est plus la peine parce qu’il détruit tout ce qui est là. Et quand ça détruit, ça provoquer l’érosion. Dès qu’il pleut, la couche arable est complètement lavée. L’écosystème perd complètement sa valeur. Cela joue sur nos forêts. Je demande à la population de faire une prise de conscience par rapport à la protection de nos forêts », a souligné Fara Kamano, directeur préfectoral de l’environnement et du développement durable de Kindia.
Aujourd’hui, il est difficile de trouver une forêt vierge à Kindia. Tous les couverts forestiers sont presque touchés par les projets d’exploitation du bois.
De Kindia, Ibrahima Sory Traoré, pour guineeminesnature.com
