Le coupe de force amorcé par le colonel Mamady Doumbouya et ses hommes au matin du 05 Septembre 2021, n’est ni anodin aux yeux des populations guinéennes,encore moins aux yeux des forces vivent de la nation,qui prête une lueur d’espoir et de liberté avec la mise en touche d’Alpha Condé sur la gestion des affaires du pays.

Même si l’acte est qualifié de salvatrice à l’échelle nationale, elle reste néanmoins condamnée par les instances sous-régionales et internationales pour des raisons de principe et la proximité du président déchus avec certains haut dirigeant de la planète qui trouve une humiliation dans la minière de faire.

Relation ambiguë entre la guinée et ses voisins :

Ce coup de force intervient dans une période de forte dégradation des relations diplomatiques entre la guinée et ses voisins, en particulier bissau-guinéen et sénégalais occasionnés par le forcing d’Alpha Condé d’obtenir un troisième mandat à la faveur d’un putsch constitutionnel.Pour cause, la médiation contestée du désormais ex-président guinéen avec Umaro Embalo lors de la crise bissau-guinéenne survenue en 2017. Coté Sénégalais, la longue fermeture des frontières par les autorités de Conakry d’alors qui a duré neuf mois pour des raisons de sécurité assortis d’un imminent accord de coopération militaire à la frontière entre les deux Etats signé le 05 juillet dernier.  Dans la même foulé, les rapports avec la Sierra-Leone s’était considérablement détériorés durant les élections du 18 Octobre dernier qui a concouru à la fermeture des frontières en Septembre 2020 avant une réouverture en février2021.

Même s’il est vrai que le président Condé jouissait d’une certaine notoriété aux yeux de ses pères, notamment Ivoirien, Gambien et Libérien, l’image du pays s’était fortement dégradée ces derniers temps sur fond de division concernant la modification de la constitution qui a abouti à un troisième mandat d’Alpha à la tête de la Guinée, mais aussi la divergence des chefs d’État Ouest-Africain sur la question de prolongation des mandats en recourant à des modifications de texte. Pour preuve, aucun chef d’État des pays voisins ni de l’espace CEDEAO n’a eu à condamner ce putsch militaire. Ce qui atteste une certaine adhésion (tout de même tacite) des chefs d’État Ouest-Africain à ce changement de pouvoir à Conakry.

Durcissement des relations avec les pays occidentaux :

Tout comme dans son environnement régional, les relations de la Guinée avec les pays occidentaux étaient dans l’œil du cyclone. En Europe, la dérive autoritaire du régime d’Alpha Condé à profondément dégradé l’image du pays auprès des chancelleries occidentales, occasionnant parfois des sanctions contre les dignitaires du régime pour des exactions commises lors des élections contestées du 18 Octobre 2020 quia conduit à la mort de 21 civiles manifestants. Outre le rapprochement avec la Turquie et la Russie ont été à l’origine du refroidissement des relations diplomatiques avec la France qui redoute une alliance stratégique entre ces pays et la guinée, après l’expérience amère vécue en Centrafrique. Côté Américain, l’afflux massif des investissements Chinois dans le secteur minier guinéen a poussé Washington à adopter une position plutôt modérée vis-à-vis de la situation guinéenne qui voit d’un mauvais œil le lien étroit entre Conakry et Pékin. Ensuite, le département d’État Américain a publié un rapport accablant sur les atteintes aux droits humains et aux libertés fondamentales au cours de l’année 2020 dans le pays. Ce rapport apparut au mois d’avril dernier, évoquait plusieurs exécutions extrajudiciaires, des arrestations arbitraires et de nombreuse restriction aux libertés d’expression.

Conclusion :

La fin du régime d’Alpha Condé a créé une frustration et un ressentit à l’intérieure même de la guinée, en renforçant l’autoritarisme du président déchu à l’égard de ces propres citoyens y compris ses homologues Ouest-Africain. Le pouvoir affichait une posture extrêmement défiante vis-à-vis de ses voisins en n’hésitant pas à procéder à des démonstrations de force pour intimider les pays frères de la République de Guinée dans la crainte d’une incursion étrangère dans les élections scandaleuses d’Octobre 2020.

Les marges de manœuvre dont jouissait la diplomatie Guinéenne dans la sous-région s’est détérioré que ce soit à l’échelle régionale ou internationale et l’appareil d’étatique à perdue en crédibilité dans toute les instances Africaines et occidentale.

Mohamed Lamine SIDIBE

Spécialiste des questions stratégiques et géopolitiques

des matériaux critiques en Afrique subsaharienne

mlsidibe03@gmail.com

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Résoudre : *
27 + 7 =