Manger du poisson pour avoir une mémoire d’éléphant ? Derrière les adages, retour sur quelques fondements scientifiques. Le poisson a souvent été considéré comme bon pour la mémoire du fait de sa richesse en phosphore (environ 100 à 200 mg pour 100 g selon les poissons), sous prétexte que ce minéral était présent dans les phospholipides, constituants des membranes cellulaires de l’organisme, en particulier ceux des membranes des cellules neuronales.

Pourtant, consommer du phosphore n’aurait pas d’impact direct sur la teneur des cellules en phospholipides, et encore moins sur la mémoire. C’est en tout cas ce que plaident certaines études scientifiques. Mais ce minéral reste tout de même essentiel au métabolisme et par conséquent au fonctionnement du cerveau. Le poisson n’est toutefois pas la première source de phosphore puisque d’autres aliments en contiennent davantage : c’est le cas des œufs, du fromage ou encore des fruits oléagineux.

Les bénéfices du poisson sur le cerveau sont bien réels

Ainsi, même si le poisson ne participe pas directement à la stimulation de la mémoire, ses bénéfices sur le cerveau sont bien réels. En effet, les poissons – en particulier les poissons gras comme le maquereau, le saumon ou le hareng – sont sources d’oméga-3, des acides gras essentiels au bon fonctionnement cérébral. Depuis plusieurs années les études scientifiques mettant en évidence les bénéfices de ces lipides s’accumulent. Elles concernent principalement les acides gras comme l’acide docosahéxaéonique (DHA) et l’acide eicosapentaénoique (EPA).

ALZHEIMER. En prévention chez des sujets sains, la consommation régulière de poisson serait associée à une meilleure fonction cognitive et à une meilleure mémoire sémantique ultérieure. Des études montrent même une diminution de 30 à 40% du risque de développer une démence vasculaire liée à l’âge chez les personnes consommant du poisson au moins une fois par semaine en comparaison avec les personnes n’en consommant pas. Chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de démences vasculaires liées à l’âge, le DHA permettrait de ralentir et d’atténuer le déclin cognitif lié à ces pathologies. Attention toutefois aux compléments alimentaires à base d’huile de poisson, riches en acides gras oméga 3, qui ne préviendraient pas la dégénérescence du cerveau, selon une étude publiée en 2015 par le Journal of the American Medical Association (JAMA).

DÉPRESSION. En plus de diminuer les risques de pathologies dégénératives, les poissons gras pourraient également agir en prévention de la dépression ; de nombreuses études épidémiologiques menées mettent en évidence un lien significatif entre une prévalence de la dépression plus faible et la consommation de poissons gras. Cet effet serait dû à l’implication des oméga-3 dans le fonctionnement du système nerveux central, au niveau des neurotransmetteurs également visés par les antidépresseurs.

Du poisson 2 fois par semaine

Pour aider à couvrir ces apports, le Programme National Nutrition Santé recommande depuis 2011 de consommer du poisson 2 fois par semaine. L’actualisation des repères nutritionnels réalisée par l’Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) début 2017 confirme ces recommandations, l’agence soulignant l’intérêt d’une consommation bihebdomadaire de poisson, dont un poisson gras pour les oméga-3. L’Anses recommande en effet une consommation d’oméga-3 équivalente à 1% de notre apport énergétique quotidien.

Lu sur environnement-afrique.com

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