La République de Guinée, qualifiée de « château d’eau » de l’Afrique de l’Ouest, peine à révolutionner sa politique hydraulique pour répondre aux crises d’eau potable que traverse la population au quotidien. Les autorités imputent cela au manque d’investissements ou parfois à l’insuffisance des ressources nécessaires allouées dans le secteur.

Pourtant, le pays bénéficie par an, de la dame nature, d’importantes quantités d’eau pluviale. La Guinée dispose d’un réseau hydraulique très dense avec près de 1165 cours d’eau, selon la Direction nationale de l’hydraulique (DNH, 2012). La plupart de ces cours d’eau prennent leur source dans deux massifs montagneux : le Fouta-Djallon et la dorsale guinéenne. Ils sont répartis en 23 bassins fluviaux dont 14 bassins internationaux.

Conakry, la capitale du pays, située dans la région côtière, compte environ trois (3) millions d’habitants. Ici, la demande en eau potable se fait ressentir au quotidien. Cette situation est due  non seulement à une démographie galopante mais aussi à une urbanisation que la ville a connue ces dernières décennies.

Pour répondre aux besoins en eau potable à Conakry, des citoyens font généralement recours à l’installation des forages dans leurs domiciles.  Ces installations parfois ne respectent aucune norme liée au code de l’eau. Or, dans son article 23, ce Code stipule que : « Sans préjudice des dispositions du Code minier, du Code de l’Environnement, du Code Foncier et Domanial et du Chapitre III du présent Code, des mesures particulières régissent l’exploration, l’exploitation et la protection des sources et eaux souterraines. De telles mesures prévoient notamment:

  1. L’établissement de périmètre de protection autour des sources et des points d’eau captée pour la consommation humaine pouvant comporter les prescriptions relatives à l’utilisation des sols, du sous-sol et des eaux superficielles;
  2. La délimitation des zones de sauvegarde des ressources en eaux souterraines dans lesquelles les modalités de protection et les conditions d’exploitation de la ou des nappes d’eau souterraines peuvent comporter les prescriptions relatives à l’utilisation des sols, du sous-sol et des eaux superficielles;
  3. Le permis de recherche, le permis d’exploitation et la concession d’exploitation des eaux souterraines;
  4. Le contrôle du creusement des puits et leur protection;
  5. L’assujettissement du forage des puits au régime de l’autorisation préalable et des opérateurs à l’obtention d’une licence de forage;
  6. Le contrôle des utilisations et de la protection des nappes;
  7. L’agrandissement et la fermeture des puits ainsi que l’implantation des forages d’observation.

Aussi, en son Article 24, le Code de l’eau prévoit également  que « Les modalités d’établissement des périmètres de protection, de délimitation des zones de sauvegarde des ressources en eau et de délivrance des autorisations de forage sont déterminées par Arrêté du Ministre chargé de l’Hydraulique. »

Le commerce d’eau potable devenu une source d’emploi pour les jeunes

A Conakry, plusieurs jeunes tirent leur épingle de jeu à travers la vente de l’eau potable. C’est le cas de Ibrahima Bah que nous avons rencontré à Dixinn, un quartier populaire situé en plein cœur de Conakry. Marié à une femme et père de deux enfants, Ibrahima fait ce business depuis qu’il a abandonné l’école il y a près de dix ans. Aujourd’hui, c’est grâce à ce travail, il nourrit sa famille et subvient à ses propres besoins. Comme tous les autres vendeurs, Ibrahima se ravitaille chaque matin à l’unique fontaine qui alimente presque toute la zone. Parfois, s’il n’y a pas de courant, il ne gagne pas d’eau. « Ça fait longtemps que je vends de l’eau. Avant, quand je quittais l’école et que je ne faisais rien, je partais pour puiser de l’eau et revendre aux gens dans le quartier. Quelques temps après, j’ai abandonné l’école en classe de 12ème année du lycée par manque de soutien. Mais Dieu merci, aujourd’hui je suis marié à une femme depuis trois ans, et j’ai deux petits gosses« , s’est réjoui Ibrahima.

Ibrahima Bah, distributeur d’eau potable à Dixinn (Conakry)

Après dix ans passés dans ce travail, Ibrahima Bah s’est acheté successivement deux motos. La première a servi pendant quelques années avant de la revendre pour s’acheter une nouvelle, un tricycle, qui lui permet actuellement de servir ses clients et de doubler ses revenus. Chaque matin, Ibrahima fait le tour de la ville pour livrer les commandes.  « Je vends de l’eau par bidon et en fonction de la distance. Il y a des endroits où on vend un bidon d’eau à 1000 francs guinéens (0,12 dollars US), il y a des zones où on vend deux bidons à 1500 francs guinéens (0,17 USD) où 2500 FG (0,29 USD) selon la distance. Il y a des clients qui habitent dans les immeubles, pour faire monter l’eau c’est très difficile, parfois on négocie le bidon à 2000 FG ( 0,23 USD)« .

A la fontaine, le jeune Ibrahima paie le bidon de 20 litres d’eau à 500 FG (0,058 USD). Un prix qu’il estime trop par rapport à son revenu journalier après avoir écoulé 40 à 60 bidons. Il justifie cela non seulement par la cherté du prix de carburant mais aussi les tracasseries qu’il vit sur la route avec les policiers. « Il y a des fontaines d’eau qui sont installées par la SEG par l’intermédiaires des particuliers. Dans ces fontaines, on paie l’eau à 500 francs pour revendre à 1000 francs à nos clients. A un moment donné, on avait fait une greve pour leur dire qu’on ne pouvait pas payer l’eau à 500 francs le bidon, parce qu’à ce prix on ne gagne presque rien« .

Une moto tricycle que Ibrahima venait d’acheter

A Coléah, l’un des quartiers animés de Conakry situé sur la périphérie du centre ville de Kaloum, nous sommes tombés nez à nez avec Abdoul Karim Sow, également vendeur d’eau basé dans cette localité. Au début, le jeune ambulant âgé d’une trentaine d’années, s’est montré retissant vis-à-vis de nous. Mais au fur et à mesure qu’on étalait nos discussions, il a finalement accepté de coopérer. Abdoul Karim s’est remis d’un accident après six mois passés à la maison. Il venait juste de reprendre ses activités.

« Un jour, j’étais avec un ami qui m’avait demandé de venir avec lui pour vendre de l’eau. Quand on a commencé, quelques mois après, j’ai fait un accident. Avec ça, j’ai fait six mois à la maison. Quand j’ai commencé à me rétablir, sachant que ce n’est pas quelqu’un qui nourrit ma famille, je suis donc sorti encore pour aller vendre de l’eau. Je le fais malgré moi parce que l’intérêt qu’on gagne est peu. Avant, je n’avais pas de charrette. Mais aujourd’hui, j’ai trouvé ma propre charrette. Je suis marié et j’ai quatre enfants. Dans cette activité, on ne gagne pas beaucoup. C’est juste pour ne pas rester à la maison parce qu’il n’y a pas quelqu’un qui peut nourrir ma famille« , a indiqué Abdoul Karim.

Avant d’ajouter : « la seule difficulté dont nous sommes confrontés, c’est l’électricité. S’il n’y a pas d’électricité, il n’y a pas d’eau. Et des fois, on peut couper le courant le matin jusqu’au soir. Parfois, on reçoit de l’eau qui n’est pas propre à la consommation. Quand on envoie chez les clients, ils nous disent que c’est sale. Donc on est obligé soit de leur donner gratuitement pour servir à autre chose, soit c’est de jeter. Mais quelle que soit l’option c’est nous qui perdons. »

Abdoul Karim Sow, distributeur d’eau à Coléah ( Conakry)

Avis des écologistes

A Conakry, trois (3) familles sur cinq (5) possèdent leurs propres forages. Pourtant, une pratique qui n’est pas sans conséquence tant sur le plan environnemental que social. Cependant, malgré tous les efforts que le Gouvernement fournit, il n’ya pas encore suffisamment de fourniture d’eau potable dans les ménages. Sans compter que l’Etat essaie d’engager de nouvelles constructions pour l’extension de la ville qui est devenue aujourd’hui le Grand Conakry. Pour fournir de l’eau à toutes ces agglomérations, l’Etat serait obligé d’investir des milliards de francs guinéens.

« A mon avis, il y a un problème auquel les particuliers essaient de résoudre par eux-mêmes : c’est le déficit en eau potable. D’où cette prolifération des forages en particulier dans les ménages. Si quelque part les moyens techniques ont permis à des petites entreprises équipées à pouvoir effectivement fournir à la population des forages en question, les gens vont vouloir forcément installer chez eux« , a mentionné El hadj Saliou Diallo, Fondateur de l’ONG Guinée Ecologie, actuellement conseiller technique principal de l’organisation créée depuis 1989.

El hadj Saliou Diallo, Fondateur de l’ONG Guinée Ecologie, conseiller technique principal

L’environnementaliste soutient que la multiplication des forages domestiques à Conakry a non seulement des conséquences mais aussi des avantages pour les habitants de la ville. L’avantage, selon lui, est que les forages permettent à beaucoup de ménages d’avoir de l’eau consommable. Mais son inconvénient, ajoute-t-il, c’est qu’il y a forcément une menace sur les habitations.

« Quand il s’agit d’un ou de deux forages dans une zone, il n’y a pas encore de problème. Mais quand il y a beaucoup de forages, il y a automatiquement des problèmes. Vous savez le forage, c’est aller chercher les eaux souterraines à partir des nappes phréatiques. Et les nappes phréatiques, c’est des dépôts qui sont extrêmement importants pour maintenir l’humidité indispensable pour que les constructions tiennent debout. Physiquement, quand on arrive à assécher une zone avec la nappe phréatique, toutes les maisons ou les voies publiques qui sont dans cette zone vont être fracturées, et ça ne tiendra plus debout. Comme vous pouvez le constater, Conakry est bâti sur une zone humide. Toutes les eaux du massif du Fouta-Djallo dévalent vers la zone côtière en grande partie, il y a celles qui partent vers le nord, le nord-est etc. Mais la grande partie renouvelle la nappe phréatique de la Basse Guinée. Ce qui fait que partout où vous creusez un forage à Conakry, vous trouverez de l’eau« , a ajouté M. Diallo.

Conséquences environnementales et sociales de la prolifération des forages selon les scientifiques

Les impacts de cette multiplication de forages domestique à Conakry, « c’est d’abord le dessèchement  de la nappe aquifère« , estime le Professeur Kandet Bangoura, enseignant chercheur, et Recteur de l’université Général Lansana Conté de Lambandji-Conakry.

Pr. Kandet Bangoura, enseignant chercheur, et Recteur de l’université Général Lansana Conté de Lambandji-Conakry.

Selon le professeur « il y a deux nappes qui contiennent de l’eau: Il y a la nappe phréatique qui est en surface et la nappe aquifère qui se trouve en profondeur. La première qui est la nappe phréatique est remplie en saison des pluies. Et dans certains endroits de Conakry comme Koloma qui se trouvent en hauteur, il y a des puits traditionnels qui peuvent faire six (6) à douze (12) mètres de profondeur. Mais au fur et à mesure que vous descendez vers Bambeto et Kipé, vous pouvez plonger votre main et puiser de l’eau dans le puits. Ça c’est la nappe phréatique.« 

« Contrairement à la nappe aquifère« , poursuit-il, « c’est la couche qui contient de l’eau imbibée dans le sol en profondeur. Et dès que vous dépassez cette couche, vous atteignez la roche mère. Et c’est cette couche-là qui contient de l’eau dans laquelle on fait descendre le tuyau pour pouvoir collecter l’eau. Et ça c’est la nappe aquifère ». Et « Sur le plan de l’environnement, quand l’eau est pompée à une très grande intensité, c’est cette couche-là qui se dessèche. Et quand elle se dessèche, au bout de quelques temps, vous allez voir que les bâtiments et les voies publiques vont commencer à présenter des fissures« , poursuit-il.

A rappeler qu’en 2023, plusieurs bâtiments avaient présenté des fissures à Conakry, dans les quartiers tels que Nongo-Conteyah où des maisons risquaient de s’effondrer. A la même année, le même phénomène s’est également produit à Dabompa touchant environ 18 familles. Les observateurs ont estimé que la multiplicité des forages à travers la ville serait à l’origine de ces dégâts, dont les conséquences sont forcément  l’instabilité et la fragilité des terrains, la rupture des canalisations, la fissure des bâtiments et la dégradation de l’écoulement des eaux souterraines.

Un bâtiment présentant des fissures à Nongo-Contéyah sous l’effet de l’érosion

Pour Pr Bangoura « quand les forages sont trop rapprochés, ça crée le dessèchement. Et pour minimiser le dégât, il faut prendre une distance de 300 à 400 mètres entre deux forages qui se trouvent dans une même localité, cela en fonction de la structure géologique de la nappe aquifère qui se dessèche vite en créant des problèmes que les usagers ne connaissent pas« .

Conséquences sanitaires

La prolifération des forages domestiques à Conakry n’est pas sans conséquences sanitaires préoccupantes pour la population. D’abord, l’accès à l’eau souterraine n’est pas garanti toujours d’être sûr, car de nombreux forages ne sont pas réalisés selon les normes techniques et d’hygiène. Ils peuvent entraîner des risques de contamination et favoriser la prolifération de bactéries et d’agents pathogènes, occasionnant ainsi des risques de maladies hydriques telles que le choléra, la typhoïde ou la dysenterie. Ces maladies, souvent liées à la consommation d’eau non traitée, sont un problème majeur dans les zones urbaines où l’accès à une eau potable est difficile.

« Quand le forage est rapproché d’une fosse septique mal faite avec toutes les impuretés qui se retrouvent dans cette fosse, à moins de 20 mètres de distance surtout, je vous assure que cette impureté va passer à travers la sinuosité de la nappe phréatique pour descendre dans le forage et ça va contaminer l’eau. Alors ce sont des problèmes. Il y a des études qui parlent d’un suivi régulier, c’est vrai, mais il y a des études aussi qui ont prouvé qu’il y a contamination des eaux de forage à partir de la proximité du forage à une fosse septique mal installée« , a expliqué Pr Kandet Bangoura.

D’après les données, la Basse Guinée et la Guinée Forestière affichent les plus faibles taux d’accès direct à l’eau potable, respectivement de 10% et 5%. Le Joint Monitoring Program OMS-UNICEF, chargé de suivre les progrès réalisés pour l’atteinte des OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement ) relatifs à l’eau potable et à l’assainissement (OMD 7), estime que 24% des ménages sont alimentés par des forages privés ou des puits protégés, ce qui donnerait un taux d’accès à l’eau potable de 78%.

Une cuve d’eau isolée dans une concession familiale à Ratoma (Conakry)

Etat des lieux de la fourniture de l’eau potable à Conakry

Les moyens de production d’eau, les adductions et les infrastructures primaires de distribution de Conakry ont été développées à l’occasion des 1er, 2ème et 3ème Projets Eau (années 1960, 1990 et 2000). Environ 85% de l’eau distribuée à Conakry provient de l’usine de traitement de Yessoulou, qui est alimentée en eau brute par la retenue des Grandes Chutes située à environ 80 km de la ville. Le reste de l’eau distribuée à Conakry provient d’autres ressources superficielles telles que le lac de Sonfonia (actuellement à l’arrêt), les captages de Kakoulima et de 7 sites de forages situés dans l’agglomération urbaine.

En Guinée, d’après une étude réalisée sur le secteur de l’eau potable en milieu urbain, le taux de desserte total serait de 64% sur l’ensemble du périmètre de la SEG. Le taux de desserte par branchements particuliers (BP) et voisins s’élèverait à 51% et le taux de desserte par bornes fontaines (BF) à 13%. Ainsi, environ 1,9 million habitants en 2011 auraient accès à l’eau de la SEG.

Graphique 1 et 2 présentant l’état d’évolution de la fourniture d’eau potable dans les centres urbains entre 2010 et 2013

Projet de renforcement du système d’alimentation en eau potable de la ville de Conakry (4ème Projet Eau)

En 2010, la population de la ville de Conakry a été estimée à 3 603 914 habitants (selon le 4ème Projet Eau) et son besoin en production d’eau potable serait de l’ordre de 263 000m3/j. La capacité de production existante étant de 164 500m3/j, il se dégage un déficit de 98 500 000m3/j, d’où un besoin de renforcement des capacités de production, de transport, de stockage et de distribution ainsi qu’un important programme de branchements particuliers de type social pour assurer un service continu d’alimentation en eau potable. En l’an 2026, cette population atteindra 5 783 224 habitants, calculée sur la base d’un taux d’accroissement annuel moyen de 3%. À cet horizon, les besoins de production d’eau potable seront de 524 000m3/j.

Des cuves d’eau installées sur la toiture d’une maison familiale à Keitayah ( Kissosso)

Selon le projet, pour couvrir ces besoins, il y a lieu de procéder au renforcement des capacités de production, de transport, de traitement, de stockage et de distribution à hauteur de 340 000m3/j dans le cadre du 4ème Projet Eau de Conakry, tenant compte de la capacité de production existante et des productions attendues après l’achèvement des projets en cours (12 forages à Kakoulima et renforcement de la desserte en eau de Conakry sur financement acquis auprès de la BID).

Conakry connaît un retard dans les investissements depuis plus de 22 ans

Selon la société des eaux de Guinée (SEG) la demande en eau potable est très croissante à Conakry, mais malheureusement, l’offre disponible est très petite voire insignifiante par rapport à la demande. Ce qui amène la société parfois à initier un mécanisme de délestage permettant à tour de rôle d’envoyer une partie de l’eau produite le jour sur la zone haute, et le lendemain sur la zone basse. Ils appellent cela la gestion rationnelle des ressources en eau, pour pouvoir donner le maximum à la population.

« Si nous prenons le dernier recensement, nous tournons autour de 140 000 abonnés. Et figurez-vous que ce n’est pas tous ces abonnés qui ont de l’eau.Il faut que je vous souligne un aspect très important. Vous savez, les infrastructures en alimentation de l’eau potable se conçoivent sur des périodes actuelles et projetées à des périodes futures, en tenant compte bien entendu de la demande du moment de la conception du projet et d’un horizon qu’on peut se fixer. Mais très malheureusement, Conakry connaît un retard dans les investissements pratiquement depuis plus de 22 ans. Les années 2000, les relations entre l’offre et la demande étaient complètement stabilisées, mais  à partir de 2001 une inadéquation est venue s’insérer. Donc la demande est devenue plus grande que l’offre« , nous avait confié  en décembre 2023 Thierno Mamadou Nassirou Diallo, l’actuel Directeur général de la SEG, alors qu’il était Directeur Général Adjoint à l’époque.

Thierno Mamadou Nassirou Diallo, Directeur général de la SEG

Selon lui, il y aurait dû avoir des investissements anticipés pour pouvoir venir absorber les demandes qui pourraient s’exprimer d’année en année. Mais très malheureusement de 2000 jusqu’à date, il n’y a pas eu d’investissement massif qui permettrait de mobiliser même un petit volume de m³ d’eau supplémentaire. Ce qui fait que pour apprécier l’accès à l’eau potable à Conakry, en tout cas en se fiant au nombre d’abonnés, on peut se tromper.

« Comme vous remarquez, nous avons des abonnés au niveau de Conakry, et il y a des quartiers l’année dernière qui avaient de l’eau, aujourd’hui qui se retrouvent sans eau. Il y a des quartiers qui ont cessé d’avoir de l’eau depuis pratiquement cinq ans, certains depuis dix ans et d’autres depuis quinze ans. Et jusqu’aujourd’hui, ils n’ont pas une goutte d’eau. Quelle est la principale cause de ce problème?« , s’était-il interrogé.

En Guinée, comme partout ailleurs, l’eau occupe une place centrale au sein des activités domestiques. Elle est utilisée pratiquement chaque instant pour les besoins tels que boire, manger, cuisiner, se laver, faire la vaisselle etc. Et par manque d’eau potable dans des ménages à Conakry, certaines citoyens construisent des forages pour  leur propre approvisionnement afin de combler le déficit, peu importent les conséquences environnementales, sociales et sanitaire que cela pourrait générer.

Younoussa Sylla
Journaliste d’investigations
Guineeminesnature.com
Tél:(00224) 624 36 64 35