La communauté internationale a célébré, ce mardi 22 mai 2018, le 25ème anniversaire de la Convention sur la Diversité Biologique. Cette diversité du vivant, constituée progressivement au cours des âges, est l’une des caractéristiques phares de la terre, cette planète multiséculaire qui héberge l’homme et ses activités anthropiques.

En Guinée, c’est le ‘Réseau Environnement Bauxite de Guinée’’ qui a mis l’occasion à profit  pour débattre de la problématique de la diversité biologique au centre d’un atelier d’échange qui a regroupé des acteurs étatiques, des partenaires et des sociétés minières.

Le thème retenu « Célébration de 25 ans d’activités sur la biodiversité » a été abordé  en long et en large dans les différents panels organisés à cet effet. Ainsi, votre site guineeminesnature.com a interrogé Mamadou Samba  Barry, surintendant environnement au niveau de la GAC. Celui-ci s’est exprimé en substance sur le projet d’aménagement d’un parc national sur le Bafing, ainsi que des projets similaires.

Lisez …

GMN : La GAC est une grande société minière. Aujourd’hui, dites-nous comment vous abordez la question de la biodiversité ?

M. Barry : C’est un succès parce que depuis longtemps on s’est rendu compte que seuls les efforts de GAC ne peuvent pas permettre de maintenir une biodiversité dans la zone minière. Et actuellement depuis le 10 décembre, on a emmené une correspondance invitant toutes les autres compagnies minières évoluant dans la zone de Boké à se joindre à nous pour qu’on puisse agir ensemble. Aujourd’hui, on a sept compagnies minières qui sont présentes ici et avec cent participants. Pour nous, c’est un succès vraiment, on n’a jamais réussi à faire ça. C’est-à-dire célébrer  la biodiversité, agir ensemble pour mutualiser un peu les impacts négatifs cumulatifs dans nos différents projets dans la région.

Quelle politique pour la GAC et ses partenaires comme la CBG à mettre en place  pour la conservation des espèces, comme les chimpanzés et autres ?

Le plan de gestion de la biodiversité est exécuté de deux façons. Il y a ce qu’on fait à l’intérieur de la concession pour sauvegarder autant que possible ces espèces qui sont menacées. Mais il ya ce qu’on fait aussi en dehors de la concession. Ça c’est toutes les espèces qu’on ne pourra pas sauver qui seront financées par le projet de moyen Bafing quand on parle ici de l’offset. Mais à l’intérieur de la concession, on a un habitat critique, c’est les forêts galeries. Mais au port aussi il y a la mangrove qui est un habitat critique. Au niveau du port par exemple, on a quatre espèces comme les dauphines, les aboches, les tortures marines que nous devons surveiller pour ne pas qu’elles soient décimées. La mangrove ne doit pas être coupée carrément dans toutes nos activités. A moins que ça ne soit nécessaire. Nous avons compensé encore tout ce qu’on avait coupé en mangrove. Et dans la concession, toutes les autres espèces par exemple on a le code de conduite de nos employés. Et les communautés ne cessent de communiquer régulièrement. Il y a des plans de réhabilitation qu’on va mettre en place en utilisant beaucoup plus les espèces locales pour la réhabilitation des carrières des mines qu’on aurait ouvert suite à nos activités ou des pistes.

Comment la GAC et la CBG gérent la question de la biodiversité quand vous êtes face aux communautés locales ?

On s’est rendu compte que nos façons de faire étaient un peu différentes. Mais à peu près on allait vers le même sens. Donc on s’est assis avec les responsables de la CBG, on s’est dit écoutez voici les menaces on est confronté et les populations aussi seront menacés bientôt, ça constitue des facteurs de risque d’instabilité pour nous. Parce que la perte des habitats naturels, les zones de culture, ça va soulever les gens. Et probablement il y aura une immigration immense qui va venir dans la zone. Donc ils avaient un projet comme ça et nous aussi on avait un autre et on a mis un accord. Chacun a présenté son projet, on a vu des recoupements. On a dit ok, on va agir ensemble sur des axes, tels que la réhabilitation, le bio-monitoring. Vous savez la faune de connait pas de frontière ni de concession. Mais cette espèce de protection de la biodiversité, il y a des corridors écologiques. Il faut que les populations arrêtent de couper les forêts qui sont les moyens de communication à travers lesquels la faune utilise pour se déplacer. Et qu’elles protègent les cours d’eau. La partie côtière, par exemple, tout le long de la zone à naviguer, il faudrait absolument qu’on fasse un programme commun de bio-surveillance en utilisant des agents des eaux et Forêts, mais aussi les équipes mixtes à savoir la CBG et tous les autres exploitants.

Vous avez aussi évoqué le projet d’aménagement d’un Parc National  sur le Moyen Bafing, qu’est-ce qu’on peut retenir à ce niveau ?

Il y a beaucoup de bauxites dans la zone de Boké. On a fait des inventaires pendant deux ans pour savoir où est-ce que pourrait financer des actions de conservation de la biodiversité, notamment les chimpanzés qui seront appelés peut-être à mourir. On s’est rendu compte que c’est plus prudent de voir une zone plus large qui est moyen menacé par rapport aux autres. Donc on a fait le tour de la Guinée. Sur tous les sites qu’on avait faits, on s’est rendu compte que le Moyen Bafing est le site le plus approprié et qui a plus de populations viables. Et on peut facilement gérer ce site parce qu’il y a moins d’agriculture. Aussi,  il y a moins de jeunes, ils sont tous partis en aventure. Donc il est plus facile de vivre avec ces gens là qui peuvent vivent en harmonie pendant des décennies avec ces chimpanzés.

Merci Monsieur !

Je vous remercie