Des poids lourds et autres véhicules piégés sur des pistes rurales transformées en amas de boue lors de la saison des pluies, c’est un spectacle banal dans de nombreuses régions d’Afrique subsaharienne. En Guinée, ces situations pénibles génèrent des élans de solidarité où chacun, muni d’une pelle ou d’une pioche, répare la route avec les moyens du bord.

En Guinée, le mauvais état des routes fait régulièrement la une de l’actualité. « Conakry : le calvaire des usagers du tronçon Cosa-CBK-Matoto », « Labé : les infrastructures routières dans un état piteux après les grandes pluies », « Route Boké-Bissau : un véritable casse-tête chinois pour les usagers », titraient plusieurs journaux de la presse locale ces derniers jours.

« C’est une situation épuisante et malheureusement banale »
Notre Observateur Odilon Maomy, 31 ans, est juriste et acteur de la société civile. Il a filmé une vidéo le 30 octobre dernier dans la localité de Kondembadou, dans la préfecture de Gueckedou. On y voit une route dans un état tel que des villageois doivent la remblayer à la pelle pour que les véhicules puissent avancer.

 » Je suis originaire de la Guinée forestière et j’emprunte régulièrement la piste qui relie les préfectures de Gueckedou et Macenta. C’est une route très fréquentée puisque la région est riche en ressources naturelles agricoles et minérales.

Comme dans tout le pays, la piste est en mauvais état, notamment lors de la saison des pluies. On doit souvent faire une partie du voyage à pied, pousser le minibus, etc. Avec la pluie, les routes se transforment en gros tas de boue dans lesquels il est difficile de circuler. La traversée devient un véritable calvaire.

C’est une situation épuisante et malheureusement banale.

Ce qui m’a étonné lors de mon dernier voyage, c’est la mobilisation spontanée, volontaire et bienveillante des villageois des environs. Ils sont venus avec pelles et pioches pour déblayer la route et creuser des sillons pour faciliter le passage des véhicules. Leur objectif était simplement d’aider les voyageurs qui passaient à côté de chez eux.

C’était impressionnant de voir, pour une fois, les Guinéens main dans la main. C’est pour ça que j’ai sorti mon téléphone portable pour filmer.

Pour les remercier, certains leur ont donné un peu d’argent, parce que ces personnes finalement font le travail qui incombe à l’État. »

Source: Les Observateurs France 24

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