Jusqu’au début des années 2000, les investissements Américains en Afrique subsaharienne étaient orientés vers le secteur extractif, en particulier le pétrole et le gaz. Pour des raisons de sécurité nationale liées aux attentats du 11 septembre 2001, le gouvernant Américain a perçu l’Afrique comme un moyen de diversification de ses sources d’approvisionnement en pétrole et en gaz naturelle.

En effet, selon le rapport The West Africa Offshore(2003-2005), environ 52 milliards de dollars ont été investi dans les gisements pétroliers et gaziers offshore en Afrique entre 2000 et 2010, dont 32% en provenance des États-Unis.D’après le département d’Etat Américain, le pétrole Africain représentait 21% des importations Américaines d’hydrocarbure en 2003 et cela devrait atteindre 25% en 2005.

Pourtant, avec l’arrivée des nouveaux acteurs émergents sur le continent, en particulier la Chine, nous remarquons un changement radical dans l’orientation des investissements directs étrangers (IDE) Américain en Afrique subsaharienne.Pour plus de précision, les IDE Américains en Afrique subsaharienne sont actuellement concentrés dans le secteur bancaire, les énergies renouvelables, l’agriculture, les nouvelles technologies ainsi que le sport et la culture.

Pour être plus illustratif, les entreprises Américaines ont investi 570 millions de dollars dans les énergies vertes au Kenya[1]. Grâce à l’initiative power Africa, les mêmes multinationales Américaines ont mis en projet la première centrale hybride-solaire de l’Afrique de l’Ouest en concomitance avec le gouvernement Ghanéen[2], alors que l’Universal Music Group a ouvert ses bureaux au Nigéria en 2018[3] et laNational Basket-ball Associationa signé d’important contrat en 2019 pour diffuser ses matchs sur les chaînes Africaines[4].

Comparaison entre IDE Américain et chinoise en Afrique subsaharienne   

Les échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne se sont progressivement rétréci au cours de la dernière décennie au profit de la Chine, principal rival systématique de Washington dans la région.

D’après Atlantic Council, les IDE chinois en Afrique subsaharienne ont atteint 110 milliards de dollars en 2019 alors que celui des États-Unis se sontcontracté de 21% sur la même période. Les secteurs récipiendaires de ces IDE de l’empire du milieu sont principalement le domaine extractif, les infrastructures (portuaires, routières, les chemins de fer) et la télécommunication.

Cependant, le contrôle exercé par la chine sur les matériaux critiques en Afrique, accélèrent les investissements Américain à destination du secteur minier Africain afin de renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement Américaine en matériaux stratégique et contrer la domination chinoise dans cette arène.

Conclusion :

Même si la volonté de Washington est ferme sur le coming-back en Afrique afin de maintenir son influence économique et stratégique, il est évident que cela se heurte à la forte présence chinoise dans la région. Grâce à ces investissements de valeur et l’absence d’ingérence dans sa politique étrangère, Pékin s’impose comme un partenaire fiable et crédible aux yeux des chancelleries Africaines. Or le soutient Américain aux régimes peu fiables dans la région pour défendre ses intérêts,affectent durablement l’image des États-Unis auprès des peuples Africains.

Mohamed Lamine SIDIBE

Consultant indépendant sur les questions stratégiques et géopolitiques/gouvernance minière.

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