Suite à un accord signé avec l’État guinéen, la société turque, Al Barak, s’est vue confier la gestion d’une grande partie du port de Conakry avec des retombées financières juteuses et hors normes. Pour seulement un modique ticket d’entrée estimé à près de 15 millions de dollars, la même note déboursée par le Groupe Bolloré en 2011 pour la gestion du terminal à conteneurs du PAC. Interrogations et suspicions entourent ce marché nébuleux filé par le régime d’Alpha CONDÉ à Ankara et qui, surtout, intrigue les milieux industriels avertis. Enquête exclusive.

Conakry vend son port. À la sauvette. Ankara s’engraisse à pleines eaux. La gestion du port autonome de Conakry confiée à l’entreprise turque Al Barak pour une durée d’exploitation de concession de 25 ans est l’une des opérations les plus risquées du régime d’Alpha CONDÉ. Une sorte de bradage insoupçonné arrimé sur un serpent de mer qui occasionnera dans les années à venir des dégâts collatéraux immenses.

Pour un modique ticket d’entrée de 15 millions de dollars (7,5 milliards de FCFA), ce contrat est jugé « nébuleux » du fait de ses clauses écorchées de brouillard et qui mettent dans une posture perdante extrême les intérêts de la Guinée dans ce dossier. Jusqu’à présent, suspicions et interrogations plombent cette affaire. On dit de ce contrat de gestion être l’une des plus grosses arnaques de l’État. Les milieux industriels avertis n’approuvent guère aussi la manière et le fond qui ont acté ce contrat tombé dans l’escarcelle des Turcs.

Que renferment les clauses du contrat ? En vérité, ce marché révèle un semblant têtu deal. Un tandem à trois. Bolloré-État guinéen-Al Barak. Le vizir Bolloré, qui gère le terminal à conteneurs depuis 2011, chassant des eaux guinéennes l’entreprise Getma, s’est résigné du coup, acceptant l’état de fait des accords conclus entre Conakry et Ankara.

La pilule passée sous la gorge du Groupe Bolloré semble bien lui plaire. Cette formule « Restez tranquille, ne vous inquiétez pas avec l’arrivée des Turcs au PAC « , démontre la face hideuse de ce contrat goupillé à la sauvette. Les ennuis judiciaires du Groupe Bolloré en France en ce moment ont ouvert une rade de mer au Turc Al Barak, nouveau Vizir du Port de Conakry.

Cette bataille de titans n’aura pas lieu finalement sur la plateforme portuaire de Conakry. Les trois se sont assis et ont trouvé un agreement. Au détriment des intérêts légitimes de la Guinée. Confidentiel Afrique, détenant des informations de taille sur les clauses de ce contrat est en mesure de vous révéler les secrets insoupçonnés de cette affaire dite Port de Conakry.

Les intrigantes clauses au profit des turcs

En jetant la loupe sur cet accord portant gestion sur cette vaste concession d’une superficie de 150 hectares attribuée à la société turc, Al Barak, on se rend compte que cette dernière a pu bénéficier de largesses venant du plus haut sommet de la pyramide étatique guinéenne. S’agit-il d’une escroquerie ou d’une mafia portuaire ? En tout cas, les turcs sortent totalement gagnants dans ce deal au détriment de l’État, qui lui encaisse en retour des miettes. Car l’entreprise turque, Al Barak qui n’a débloqué que 15 millions de dollars comme ticket d’entrée va devoir empocher annuellement la bagatelle de 300 millions de dollars, selon de sources crédibles parvenues à Confidentiel Afrique. D’après les termes du contrat, la durée de cette concession dans ce port de Conakry est de 25 ans.

Plus d’un quart de siècle d’exploitation avec une maigre redevance annuelle de 3 millions de dollars, que versera Al Barak aux caisses du trésor guinéen. Durant cette période, l’État guinéen va se contenter que des 16% du chiffre d’affaires que va réaliser Al Barak. Une main mise totale à tout vent, sur le port qui confère au groupe turc la gestion de plusieurs domaines entre autres le pilotage, le remorquage, la manutention et le stockage. C’est dire même que le groupe Bolloré qui s’active au niveau de ce port de Conakry depuis des années, se contente désormais de son rôle de figurant devant cette soudaine hégémonie turque. Les cartes du roulis ont changé de mains.

Ankara et Alpha CONDÉ

Comment expliquer cette subite ascension figurante et le poids que pèse l’entreprise turque Al Barak ? Sa soudaine hégémonie dans ce port de Conakry semble se faire sous forte influence géopolitique. Selon nos informations, la société Al Barak serait la propriété du gendre du président turc Erdogan. Un puissant homme d’affaires épaulé par Ankara.

Un état de fait qui n’est pas sans conséquences, quant on sait que le président guinéen Alpha Condé en maille avec l’Occident est dans une dynamique de réorientation diplomatique. La Turquie pourrait faire l’affaire. Sans doute. Diplomatie économique ou lobbying de géants ? La société Al Barak, elle, qui a déjà fait son escale dans les eaux portuaires somaliennes, trônera majestueusement sur le Port de Conakry. À quel prix ?

Retrouvez l’article sur confidentielafrique.com

 

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