Près de 280 millions de personnes auront besoin d’une aide humanitaire l’année prochaine, soit une personne sur 29 dans le monde, a annoncé jeudi l’ONU, relevant qu’il faut au moins 41 milliards de dollars en 2022 pour venir en aide à ces populations parmi les plus vulnérables, dans un monde ravagé par la Covid-19, les conflits et le changement climatique.

A travers une trentaine de plans d’actions couvrant 63 pays, l’ONU et ses partenaires espèrent venir en aide à 183 millions d’entre elles. Au total, il s’agit d’un bond de 17% par rapport à une année 2021 déjà record.

« Jamais le nombre de personnes ayant besoin d’aide n’a été aussi élevé », a affirmé au cours d’un point de presse à Genève, Martin Griffiths, Secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des affaires humanitaires.

« La crise climatique frappe d’abord et plus gravement les personnes les plus vulnérables au monde », a ajouté M. Griffiths. Parmi les conflits, la situation s’est détériorée notamment en Ethiopie, au Myanmar et en Afghanistan. Et la pandémie affecte les pays en développement qui n’ont pas accès aux vaccins.

45 millions de personnes dans 43 pays sont menacées par la famine

« Mon objectif est que cet appel mondial puisse contribuer à redonner une lueur d’espoir à des millions de personnes qui en ont désespérément besoin », a plaidé le Chef du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). D’autant que selon l’ONU, la situation est « pire qu’il y a un an » et il faut s’attendre, avec les effets secondaires de la pandémie à que ce nombre augmente encore.

Plus d’un pour cent de la population mondiale est également déplacée. Dans le même temps, « les femmes et les filles continuent à souffrir le plus tout comme les civils continuent à souffrir le plus dans la guerre ».

Par ailleurs, 45 millions de personnes dans 43 pays sont menacées par la famine, a fait remarquer M. Griffiths. Par les autres dispositifs d’urgence, figure le conflit en Syrie, qui reste largement première en termes de besoins si la question des réfugiés dans les pays voisins est prise en considération. Au total, avec trois millions de personnes supplémentaires à aider, ce conflit demande environ 10 milliards de dollars.

Syrie, Afghanistan, Yémen, Myanmar, Ethiopie, Sahel…

L’Afghanistan en lui-même dépasserait la Syrie mais les effets régionaux sont moins élevés, laissant l’appel pour ce pays et ses voisins à un peu plus de 5 milliards de dollars. Le Yémen, perçu comme la « pire crise humanitaire » selon l’ONU, arrive troisième.

Mais les besoins de l’Ethiopie sont tout aussi importants. « L’Ethiopie est la situation la plus alarmante en termes de besoins urgents », a d’ailleurs admis M. Griffiths. Il faudrait 100 camions d’aide par jour, alors que les distributions n’ont pu reprendre que récemment après avoir été bloquées.

Toujours sur le continent, l’Afrique occidentale et centrale est confrontée à certains des défis parmi « les plus complexes au monde ». Dans cette partie du continent africain, des millions de personnes sont poussées à la limite de la survie en raison d’une confluence de facteurs, notamment les conflits et la violence, ou l’impact du changement climatique.  « La violence et les chocs climatiques sont à l’origine d’une crise alimentaire dramatique », a détaillé le Chef d’OCHA.

14 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë au Sahel

Dans toute la région, plus de 58 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire grave, le nombre le plus élevé enregistré depuis 2016. La situation pourrait s’aggraver, car des millions de personnes touchées par les conflits ont peu ou pas d’accès à leurs terres et à leurs moyens de subsistance.

Près de 14 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë au Sahel – plus du double du nombre d’il y a deux ans. Dans le Sahel central (Burkina Faso, Mali et l’ouest du Niger), l’insécurité s’est rapidement détériorée, et les déplacements ont augmenté de 30 % entre 2020 et 2021.

A noter qu’en 2021, le système humanitaire a su relever « le défi » et a fourni de la nourriture, des médicaments, des soins de santé et d’autres aides essentielles à 107 millions de personnes, soit 70 % de l’objectif de cette année.

Au Soudan du Sud par exemple, plus d’un demi-million de personnes ont pu échapper à la famine. Au Yémen, les partenaires de santé ont effectué plus de 10 millions de consultations médicales.

Le Chef d’OCHA a remercié les donateurs internationaux et les États membres qui, jusqu’à présent en 2021, ont fourni plus de 17 milliards de dollars pour les projets inclus dans l’Aperçu humanitaire mondial (GHO), même pendant la crise de Covid-19.

https://news.un.org/

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