La production africaine de diamants est portée par le Botswana et l’Angola, auxquels il faut ajouter l’Afrique du Sud, la Namibie, la RDC ou le Zimbabwe. L’absence russe du marché mondial, conséquence de la guerre menée par Moscou en Ukraine, pourrait profiter à ces différents pays, mais pas que…

L’interdiction prolongée des diamants russes du marché mondial risque de profiter davantage aux gemmes synthétiques, plutôt qu’aux autres pays producteurs de diamants naturels. C’est du moins le point de vue de plusieurs spécialistes du secteur au Botswana.

Alors que Washington a banni en avril dernier les diamants d’Alrosa du marché américain, principale destination des gemmes naturelles, plusieurs observateurs y ont en effet vu une bonne nouvelle pour les autres acteurs du marché à l’instar du premier producteur africain, le Botswana qui pourraient récupérer les parts de marché libérées.

Cependant, pour Lefoko Moagi, ministre botswanais des Minéraux et de l’Energie, une nouvelle hausse des prix des diamants naturels, conséquence logique de la réduction de l’offre, va plutôt pousser les consommateurs vers les synthétiques. En plus d’être souvent plus abordables, ces ersatz de diamants vont combler la demande supplémentaire créée par l’absence des diamants russes, car les autres pays risquent de ne pas augmenter leurs volumes de production en raison d’une situation qui pourrait ne pas s’éterniser (la guerre en Ukraine, Ndlr).

« Vous ne voulez pas investir beaucoup d’argent pour monter en puissance, puis la guerre prend fin le lendemain », explique Jacob Thamage, directeur du Diamond Hub du Botswana cité par Reuters.

Le dirigeant ajoute que l’autre effet pervers de la situation actuelle serait un abandon délibéré des diamants naturels par les consommateurs, non pas à cause des prix élevés, mais en raison de craintes sur leur provenance. Ils pourraient en effet considérer « tous les diamants naturels comme des diamants de la guerre » et privilégier les synthétiques.

Concernant cette dernière préoccupation, de nombreuses critiques visent de plus en plus le processus de Kimberley depuis quelques années, accusé de ne plus assurer correctement son rôle de certificateur de la provenance « responsable » des diamants naturels dans le monde.

D’autres initiatives voient néanmoins le jour dans le monde afin de conserver la confiance des consommateurs, à l’image du projet Tracr du groupe De Beers qui exporte une large majorité des diamants produits au Botswana et en Namibie. Basé sur la technologie blockchain réputée inviolable, il permet de suivre les diamants de la mine au consommateur final.

(Agence Ecofin)

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