L’annonce de la construction d’une unité de raffinage de la bauxite en alumine sur le sol Guinéen, mérite une reconnaissance particulière à l’adresse du Président de la Transition et de l’administration minière actuelle.

Mais, pour que cela soit une réussite totale et pérenne, il faudrait qu’il réponde aux standards internationaux en matière de décarbonations. Notamment, la réduction d’intensité carbone sur l’ensemble de la chaîne : de l’extraction de la bauxite jusqu’à l’obtention d’alumine, un procédé qui génère d’importante quantité de CO2.

Selon une récente publication du BRGM, le raffinage de l’alumine émet jusqu’à 171 millions de tonnes de CO2eq, plus important que la phase d’extraction de la bauxite, ou les émissions de carbone sont estimées à 3 millions de tonnes CO2eq annuellement.

En effet, le gaz à effet de serre (GES) émit selon les phases, dépend de la source d’énergie (fossile ou source renouvelable) utilisée au cours du processus de production d’une part, et de la consommation d’électricité pour la fabrication des additifs ainsi que le transport entre les sites d’extraction et l’usine de raffinage d’autre part.

Or, le fossile reste la principale source d’énergie utilisée pour l’extraction de la bauxite guinéenne : du procédé d’extraction, au transport du minerai, jusqu’à son évacuation dans les navires. En plus, le mixte énergétique du pays reste particulièrement dominé par les sources polluantes dénote la lettre de politique du développement du secteur de l’énergie.

Par ailleurs, certaines initiatives internationales obligent le gouvernement guinéen et la multinationale concernée, à s’aligner sur les standards internationaux en matière de production d’alumine, à l’effet de perdre d’important part de marché, car le Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières de l’UE, qui devrait entrer en vigueur en octobre 2023, exige un référentiel en matière d’intensité carbone utilisé pour la production l’aluminium, au risque d’une taxe carbone.

Bref: l’idéal serait d’aligner la politique industrielle du pays sur une trajectoire de durabilité et de résilience.

Mohamed Lamine SIDIBE

Consultant indépendant sur les questions stratégiques et géopolitiques/gouvernance minière.

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