La ville de Kindia a abrité,  ce vendredi 31 octobre, la Journée nationale de valorisation des semences paysannes et des produits locaux dérivés en agroécologie.

Une célébration qui a rassemblé des producteurs et productrices venus des quatre régions naturelles de la Guinée, notamment la Basse-Guinée, la Moyenne-Guinée, la Haute-Guinée et la Guinée Forestière, autour d’une même conviction, celle de préserver, transmettre et valoriser les semences paysannes, piliers de la souveraineté alimentaire nationale.

Organisée par ACORD Guinée (Association de coopération et de recherche pour le développement), en partenariat avec la COPAGEN (Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain) et la CNOP-G (Confédération nationale des organisations paysannes de Guinée), avec l’appui du CCFD-Terre Solidaire, cette journée a mis à l’honneur les savoirs paysans, les pratiques agroécologiques et le rôle crucial des communautés rurales dans la préservation du patrimoine semencier.

Moment phare de la journée, la foire d’exposition des semences paysannes a offert une véritable vitrine du génie paysan guinéen. Les représentants des quatre régions naturelles y ont exposé leurs variétés locales riz, maïs, fonio, arachide, igname, piment, gombo… tout en partageant leurs savoir-faire et leurs techniques de conservation.

Cette exposition a également permis d’échanger sur les défis de la conservation et de la reproduction des semences locales, souvent mieux adaptées aux réalités climatiques et agricoles de la Guinée.

L’après-midi a été marqué par une séance pratique sur la fabrication du Bocashi, un engrais organique naturel riche en micro-organismes bénéfiques, favorisant la fertilité des sols et réduisant la dépendance aux engrais chimiques.

Cette activité a été facilitée par les OPA membres du COASP-Guinée (Comité Ouest Africain des Semences Paysannes de Guinée), bénéficiaires de formations et de visites d’échange au Mali dans le cadre du projet régional sur la promotion des semences paysannes.

Une expérience saluée par l’ensemble des participants, illustrant le passage concret de la théorie à la pratique et la valorisation du savoir-faire acquis au niveau régional.

Dans son allocution, Macky Bah, Directeur pays d’ACORD Guinée, a rappelé la portée stratégique de cette initiative : « Cette journée s’inscrit dans un contexte où la question des semences est au cœur des enjeux de la sécurité alimentaire, de la justice sociale et de la résilience écologique. Préserver les semences locales, c’est préserver notre avenir et notre autonomie. »

Macky Bah, Directeur pays d’ACORD Guinée.

« Valoriser les semences locales issues de l’agroécologie, c’est reconnaître l’importance du monde paysan. Ces semences sont essentielles à notre développement rural », a souligné Abdoulaye Camara, représentant du Réseau guinéen Traction Animale et Développement Intégré (RGTA-DI).

Abdoulaye Camara, représentant du Réseau guinéen Traction Animale et Développement Intégré (RGTA-DI).

De son côté, Mamadou Goïta, Directeur exécutif de l’Institut de Recherche et de Promotion des Alternatives en Développement (IRPAD) basé à Bamako, a salué l’engagement de la Guinée : « Grâce à ce projet, trois pays sont concernés: la Guinée, la Côte d’Ivoire et le Mali. Et la Guinée en est le pays majeur. L’expérience guinéenne sert aujourd’hui de modèle dans la sous-région. »

Mamadou Goïta, Directeur exécutif de l’Institut de Recherche et de Promotion des Alternatives en Développement (IRPAD) basé à Bamako.

Présidant la cérémonie d’ouverture, Aboubacar Pastoria Sylla, Vice-président de la CNOP-G, a encouragé les producteurs à partager les connaissances acquises dès leur retour dans leurs localités : « Le capital d’un producteur agricole, c’est la bonne semence. Quand on a une bonne semence, on a un bon rendement. J’invite chacun à transmettre ce savoir à la base. »

Cette journée de valorisation a permis de renforcer les liens entre acteurs du monde rural, d’affirmer l’importance du patrimoine semencier local et de rappeler que la souveraineté alimentaire de la Guinée repose avant tout sur la reconnaissance du rôle central des paysans et paysannes.

Comme l’a résumé un participant : « La semence, c’est la vie. Et la vie, c’est ce que nous voulons protéger pour nos enfants. »

Pour en savoir plus sur les initiatives d’ACORD Guinée en faveur de l’agroécologie et de la souveraineté alimentaire, rendez-vous sur www.acordguinee.org

La Rédaction