Greenpeace publie aujourd’hui une étude scientifique qui démontre comment protéger 30% des océans d’ici 2030. Elle a été réalisée en collaboration avec les universités de York et d’Oxford.

Les écosystèmes marins de haute mer sont (comme les forêts) une pompe biologique : ils captent le dioxyde de carbone en surface et le stockent dans les profondeurs. Sans ce service essentiel, notre atmosphère contiendrait 50% de CO2 en plus, et la hausse des températures rendrait la terre inhabitable.

Sauf que les océans font face à des menaces de plus en plus nombreuses et de plus en plus prégnantes. L’accumulation des impacts liés aux activités humaines, comme la surpêche, la pollution au plastique, additionnée aux changements climatiques fragilisent les océans. La haute mer recèle des trésors qui aiguisent l’appétit de nombreuses industries. Etant par définition en dehors des eaux territoriales, elle ne fait l’objet d’aucune réglementation. C’est quasiment une zone de non-droit où prime la règle du premier arrivé premier servi. C’est un bien commun qui appartient à tout le monde, mais qui ne bénéficie qu’à un tout petit nombre.

La pression exercée sur les océans par les activités humaines et aggravée par les dérèglements climatiques a entraîné le déclin de nombreux écosystèmes marins, mais il y a encore de l’espoir pour les océans.

L’opportunité d’un traité mondial sur la haute mer

Les représentant.e.s des gouvernements sont réunis aux Nations unies, à New York, pour discuter d’un traité mondial sur la haute mer, qui représente 61% de la surface des océans et près de la moitié de la surface du globe. Il était plus que temps de se soucier de son sort ! La biodiversité y est tout aussi riche (monts sous-marins, cheminées hydrothermales, espèces migratrices…) que celles des zones côtières, et il est impératif qu’elle fasse aussi l’objet d’une protection. Ces négociations sont donc cruciales pour réguler les activités en haute mer et protéger cette biodiversité. Sans ce traité, il sera tout simplement impossible de protéger 30% des océans, comme le préconisent les scientifiques.

La France possède le deuxième domaine maritime mondial. Elle a un rôle majeur à jouer dans ce cénacle. C’est l’occasion pour elle de prendre un engagement concret, de faire preuve de courage politique pour faire de ce traité un texte qui sera assez ambitieux pour permettre la création d’un réseau de réserves marines sur au moins 30% des océans d’ici 2030. La communauté scientifique et l’Union pour la conservation de la nature (UICN) s’accordent à dire que c’est le minimum pour préserver tous les écosystèmes marins, notamment en augmentant leur résilience. Cette protection doit permettre d’exclure de ces zones protégées les activités industrielles.

Notre étude montre qu’avec les données et les moyens actuellement à disposition il est possible de cartographier les zones océaniques à protéger, de créer un réseau de réserves marines interconnectées et représentatives de la biodiversité marine mondiale. C’est maintenant aux responsables politiques de nous doter d’un outil juridique assez ambitieux pour permettre la mise en place de ces réserves.

D’ici quelques jours, nous vous révélerons notre projet pour mettre en lumière les menaces qui pèsent sur ces écosystèmes précieux et donner aux océans toute l’importance qu’ils méritent.

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