La République de Guinée participe actuellement à la conférence des parties sur le changement climatique la COP 25 à Madrid en Espagne, avec une trentaine d’acteurs étatiques, mais également de la société civile et des médias. Objectifs, créer des opportunités de collaboration et présenter les projets et initiatives du pays aux potentiels partenaires techniques et financiers présents à cette importante rencontre mondiale dédiée au climat.

Justement pour en parler, nous avons eu un entretien à bâtons rompus ici à Madrid, avec le Responsable du Programme Environnement et Gestion du Capital Naturel du PNUD GUINEE M. Mamadou Ciré CAMARA. Avec lui, nous avons parler des domaines d’intervention de son programme, de l’appui à la société civile, aux médias, et les perspectives pour 2020, qui s’annoncent bientôt.

Bonjour M. CAMARA! Dites-nous quels sont les domaines d’intervention de votre programme ?

Merci pour cette opportunité. Pour vous répondre, je dirai que la mission du PNUD en rappel, est nous d’appuyer le Gouvernement Guinéen dans la mise en œuvre des programmes et projets du pays, dont ceux relatifs à la protection de l’environnement et à la promotion du développement durable. C’est ainsi que la plupart des documents en cours de mis en œuvre ou de validation ont été réalisés avec l’appui du PNUD. Notre mission est t de se focaliser sur les aspects stratégiques pour mettre en œuvre notre vision.

En ce qui concerne ces documents justement, nous avons accompagné la conception de plusieurs documents juridiques et politiques. Il s’agit entre autres, de la stratégie nationale de la biodiversité, du plan national de lutte contre la désertification, du programme national d’adaptation au changement climatique le PANA, le programme énergie à l’horizon 2030. Nous avons aussi aidé à réaliser la stratégie nationale sur le tourisme durable, la révision du code de l’environnement, et récemment le processus d’actualisation de la CDN, la contribution nationale déterminée.

Sur le plan opérationnel, le PNUD aide à concevoir et à mettre en Guinée des documents et plans nationaux d’adaptation et d’atténuation au changement climatique dans les zones vulnérables. Ces zones vulnérables sont la zone côtière, qui a d’ailleurs été la première zone bénéficiant de l’appui. La seconde zone c’est la région du nord proche du sahel. Il s’agit des préfectures de koundara, Mali et Gaoual avec le projet REMEC qui vient de s’achever.

Nous travaillons aussi sur la région de la Haute Guinée la savane. Vous le savez il y’a assez de difficultés dans ces zones, à cause de l’exploitation de l’or notamment. En région forestière également, nous intervenons au titre des activités liées à l’adaptation et à l’atténuation, pour permettre aux communautés de s’adapter au phénomène climatique.

Justement parlant des mesures d’adaptation et d’atténuation, il y’a le bio gaz, qui est une énergie propre, renouvelable et durable ?

Oui en effet, nous avons le projet bio gaz que nous développons depuis quelques temps. C’est dans le cadre d’une économie circulaire.  Il concerne les secteurs de l’élevage,  l’agriculture et l’environnement. Les produits sont très nutritifs pour l’élevage des poissons par exemple dans la pisciculture. Je précise que sur tout le territoire, nous avons produit plus de 800 bio digesteurs dans 28 préfectures sur les 33 que compte le pays.

Dans le cadre de la recherche, nous avons soutenu des masters au sein de l’UGANC, l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry. Nous intervenons aussi dans le cadre du renforcement de capacités des acteurs, notamment en direction de la société civile et des médias.

Nous sommes ici à Madrid à la COP 25 sur le climat, quelles sont les raisons de la participation de l’institution onusienne que vous êtes ?

Le PNUD est présent ici, je dirai que c’est une suite logique par rapport à tout ce que nous faisons au plan national déjà. Nous venons ici pour soutenir les projets du pays avec les partenaires présents ici à la COP. Nous soutenons également la participation des négociateurs, vous savez c’est important que les voix du pays comptent dans ces négociations qui ne sont pas toujours faciles. Notre présence ici c’est également pour permettre aux principaux acteurs de la société civile, de faire du porte à porte, pour discuter avec tout le monde, en vue de soutenir ce que la République de Guinée présentera comme projets et idées à cette conférence des parties.

Nous avons aussi soutenu la participation de plusieurs acteurs étatiques, mais aussi de la société civile et des médias, dont Radio Environnement Guinée. Nous sommes également en train de voir comment est-ce que la délégation guinéenne à sa tête le Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement, pourrait rencontrer des institutions techniques et financières, et  je dois vous dire que tout s’annonce bien dans ce sens.

Avant qu’on ne se quitte dites-nous, quelles sont les perspectives pour 2020 pour la Guinée en 2020 ?

L’année 2020 sera très certainement l’année de la récolte des efforts consentis par la République de Guinée. En ce qui concerne la biodiversité, il y’a le barrage de koukoutamba, on essayera de consolider les projets sur la zone côtière assez vulnérable à cause de l’élévation du niveau de la mer qui est une conséquence du réchauffement climatique. Le PNUD va accompagner une centaine de pays dans me monde, et la République de Guinée sera, j’ai le plaisir de vous annoncer parmi ces pays, c’est une bonne nouvelle. La Guinée aura donc des ressources pour financer ses projets relatifs à l’environnement et au développement durable.

Par rapport à la société civile et aux médias, que réserve le PNUD en 2020 ?

Des sessions de renforcement de capacités, des appuis à la presse sont prévus. En ce qui concerne la presse, la preuve, nous avons soutenu votre participation pour être à la COP 25. Nous sommes également en discussions avec le Ministère de l’Infirmation et de la Communication dans cette perspective. Je dois d’ailleurs rappeler que nous avons rénové le centre de formation du département, pour servir à la formation des journalistes qui constituent des relais importants des messages que nous souhaitons véhiculer.

Nous allons poursuivre notre accompagnement en direction des médias guinéens à se spécialiser sur les questions environnementales, c’est très important que les médias soient sensibilisés à la cause environnementale, qu’ils aient les ressources nécessaires pour cela. Ce qui suppose aussi, qu’il faut les journalistes se rendent à l’intérieur du pays pour mieux s’enquérir des réalités du pays, en vue de les relayer auprès des populations, puisque vous le savez sans doute, les problèmes environnementaux sont plus pressants et préoccupants dans l’arrière pays.

Un entretien réalisé à Madrid par Idiatou CAMARA, pour guineeminesnature.com

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