Selon le dernier rapport d’Oxfam sur les inégalités en Afrique de l’Ouest, les réductions des dépenses publiques seront assez préoccupantes dans L’espace CEDEAO et avoisineront 26,8 milliards USD d’ici à 2026. Seul la Guinée et le Nigeria feront exception à cette règle d’austérité.

Pour autant, l’inquiétude n’est pas à épargner dans le cas Guinéen, dans la mesure ou le secteur minier constitue la principale source des recettes de l’Etat avec une contribution aux revenus budgétaires de 30,76% en 2018soit 1/3 des recettes publiques.

Or nous savons que les prix des matières premières sur les marchés mondiaux sont aussi flexibles que la corde d’une guitare. Cela entraîne sans doute une incertitude dans le financement des politiques publiques et consterne les ambitions et les choix judicieux des autorités dans la lutte contre les inégalités sociales. A cela vient s’ajouter la dette publique, qui est passé de 34,3% du PIB en 2019 à 43,2% du produit intérieur brute en 2020 à cause de la crise sanitaire de Covid-19.

Alors que le moratoire des pays du G20 sur le paiement du service de la dette vient d’être levé, cela occasionnera sans doute une baisse drastique des revenus de l’État étant donné que les paiements du service de la dette constituent 20% des recettes budgétaires de notre pays[1].

Malgré cela, il est impératif de noter que la Guinée est l’un des cinq pays (Ghana, Niger, Côte-d’Ivoire, Bénin, Guinée) cités par le FMI qui auront une croissance positive en 2021 tout comme elle a été en 2020. Ce qui démontre la résilience de l’économie Guinéenne dû essentiellement à une diversification du secteur économique, notamment l’agriculture qui occupe selon la Banque Mondiale 23,6% du PIB Guinéen.

Mais, le doute sur les prévisions macro-économiques reste palpable, en particulier à cause de la reprise des cas de Covid-19 en Chine, qui est le premier partenaire économique de la Guinée avec 94% des produits d’exportation du pays en 2019, notamment les mines qui représente 90% des produits d’exportation Guinéen, presque quasiment tourné vers l’empire du milieux[2].

L’impératif pour l’État est de faire recours aux financements internes en mettant à contribution les ménages et le secteur informel. Eviter des exonérations fiscales fortuites pour les investisseurs et veiller à ce que les multinationales paient leurs justes parts d’impôts.

Le gouvernement doit également procéder à des investissements stratégiques dans le secteur minier notamment dans la filière bauxitique qui représente 60% de nos recettes en devise. Pour y parvenir, l’Etat doit donner à Boké une parfaite dimension de Zone Économique Spéciale (ZES) en faisant des incitations fiscales et douanières pour attirer les entreprises spécialisées dans la transformation semi-fini ou fini de la bauxite en aluminium. Surtout dans un contexte de transition énergétique à l’échelle mondiale, le pays pourrait séduire les firmes spécialisées dans la fabrication des batterie électriques, des composantes d’automobile, des tôles, des cannettes de boissons et d’autres produits manufacturés découlant de la transformation de la bauxite en métal blanc (aluminium) pour booster l’essor industriel du pays à travers ses gisements bauxitiques.

Pa M.L Sidibé

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