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A chaque parution du rapport bisannuel du WWF sur l’état de la biodiversité dans le monde, le constat s’aggrave : le saccage du vivant s’accélère, la pression aveugle des activités humaines entraînant inexorablement la disparition de nombreuses espèces. En 40 ans, nous avons perdu 60 % des populations d’animaux sauvages sur Terre, preuve que la sixième extinction massive de la biodiversité est en marche, scellant notre propre destin.

Entre 1970 et 2014, les populations de vertébrés – poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles – ont chuté de 60% au niveau mondial et de 89 % dans les tropiques, l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale. Les espèces n’ont jamais décliné à un rythme si rapide, qui est aujourd’hui 100 à 1 000 fois supérieur que celui calculé au cours des temps géologiques. Voici le constat alarmant de l’édition 2018 du rapport Planète Vivante, l’analyse scientifique mondiale réalisée tous les deux ans par le WWF sur l’état de santé de la biodiversité planétaire et l’impact de l’activité humaine.

Pour mesurer l’évolution de milliers de populations d’espèces vertébrées partout dans le monde, le WWF s’appuie sur l’Indice Planète Vivante, indice reconnu de l’état écologique de la planète. Il est calculé par la Société zoologique de Londres utilisant les données scientifiques collectées sur 16 704 populations appartenant à 4 005 espèces vertébrées.

Les causes sont maintenant clairement établies et impliquent notre responsabilité directe à tous : agriculture intensive, dégradation et imperméabilisation des sols, surpêche, dérèglement climatique, pollution plastique, élevage… Réduisent les espaces vitaux, les fragmentent ou détruisent les habitats des animaux.

Selon une étude parue en 2016 dans la revue Nature, les principales causes du déclin de la biodiversité sont la surexploitation et l’agriculture (majoritairement l’élevage). En effet, parmi toutes les espèces de plantes, d’amphibiens, de reptiles, d’oiseaux et de mammifères ayant disparu depuis l’an 1 500 apr. J.-C., 75 % ont été victimes de surexploitation ou d’activités agricoles ou des deux.
En outre, les espèces envahissantes, la plupart du temps introduites par les déplacements des Hommes, constituent une autre menace fréquente. Enfin, le changement climatique accroît encore une pression déjà insoutenable.

Alors que la demande en ressources naturelles, en terre et en énergie explose, l’empreinte écologique mondiale, qui mesure l’impact des activités humaines sur les ressources naturelles, a triplé en un demi-siècle.
L’impact de l’Homme est aujourd’hui si fort et généralisé qu’il engendre une disparition de la vie sauvage sur Terre. A ce jour, seulement un quart des terres ont échappé aux activités humaines. Un chiffre qui devrait chuter à seulement 10% en 2050 si l’on ne change rien, selon Selon l’IPBES (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques).

L’Homme responsable de la 6e extinction massive du vivant
Depuis les années 1980, les scientifiques constatent que la perte de biodiversité et les changements dans l’environnement qui y sont liés sont plus rapides qu’à aucune période de l’histoire de l’humanité. De nombreuses populations animales et végétales sont en déclin, que ce soit en termes de nombre d’individus, d’étendue géographique, ou les deux. L’extinction actuelle, provoquée par les activités humaines, est comparable à une crise biologique majeure puisque d’ici à 2050, on considère que 25 à 50 % des espèces auront disparu. Or, plusieurs millions d’années sont nécessaires pour recouvrir une diversité biologique suite à une extinction massive.

Nous vivons actuellement « la Grande Accélération », un événement inédit sur notre planète. En effet, l’explosion démographique couplée à une consommation trop souvent futile entraînent des changements planétaires profonds et sans précédent en raison de l’urbanisation, la demande accrue en énergie, en terres et en eau. C’est pourquoi de plus en plus de scientifiques considèrent que nous sommes à l’origine d’une nouvelle ère géologique qualifiée d’Anthropocène.

La perte de la biodiversité scelle le destin de l’humanité

Sur notre planète, les interactions et les liens entre les différentes espèces sont essentielles pour que la vie puisse s’épanouir. L’Homme, animal presque comme les autres, n’échappe pas à cette organisation naturelle et bénéfique. Ainsi, « en s’attaquant au capital naturel de la planète, l’humanité se met elle-même en danger. La stabilité de notre économie et de notre société dépend de la nature et des services qu’elle nous fournit gratuitement. Si l’on devait payer pour de l’air frais, de l’eau potable, pour l’alimentation, le montant serait estimé à 125 mille milliards de dollars par an, soit plus que le PIB mondial (80 mille milliards de dollars/an) » précise le rapport Planète Vivante du WWF.

Nous avons besoin de la nature pour nous développer et tout simplement pour survivre : un tiers de la production alimentaire mondiale dépend des pollinisateurs, qui assurent la pollinisation de 75% des cultures vivrières (soja notamment). Les conséquences de cette disparition de la nature sont déjà visibles pour les secteurs économiques qui dépendent fortement du capital naturel, comme la pêche : alors que 96% des stocks sont exploités en Méditerranée, la pêche professionnelle est aujourd’hui le seul secteur qui a cessé de croître.

« La nature entretient et alimente silencieusement nos sociétés et nos économies depuis des siècles et continue de le faire encore aujourd’hui. En contrepartie, l’humanité a pris pour acquis la nature et ses services, sans agir de manière efficace contre l’effondrement de ce capital naturel. Il est temps que nous réalisions qu’un avenir durable n’est possible que sur une planète où la nature prospère et où les forêts, les océans et les rivières regorgent de biodiversité et de vie. Il est urgent de repenser la manière dont nous utilisons et valorisons la nature, sur le plan culturel, économique et dans nos agendas politiques. Nous devons penser à la nature comme belle et inspirante, mais aussi comme indispensable. » a déclaré Marco Lambertini, Directeur général du WWF International

Quelles solutions pour enrayer la perte de biodiversité ?

Force est de constater que les alertes scientifiques et les sommets politiques restent vains : « malgré les nombreuses études scientifiques internationales et les accords politiques confirmant que la conservation et l’utilisation responsable de la diversité biologique sont des priorités d’ordre mondial, la biodiversité continue de décliner » indique le rapport.

Les solutions sont pourtant à notre portée, sans attendre une très hypothétique gouvernance mondiale qui se traduirait au niveau local. Si le WWF partage notre constat, il propose aux citoyens d' »intéresser le monde politique au sujet et inciter les acteurs étatiques et non étatiques à adopter un mouvement cohérent pour conduire le changement, afin que les décideurs publics et privés comprennent que le statu quo n’est pas une option ». Cela ne sera pas suffisant si le citoyen ne comprend déjà pas qu’il est un levier puissant à une meilleure préservation de la biodiversité.
A ce titre, nous proposons de nombreux gestes éco-citoyens qui s’inscrivent dans un mode de vie sain et respectueux du vivant.

Source: notre-planete.info

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