L’ancien Premier ministre, Kabiné Komara (2008-2010) tire la sonnette d’alarme sur les menaces qui pèsent sur la nature africaine dans son nouveau livre « Notre biodiversité en danger », paru aux éditions Le Cherche Midi.

Dans un entretien exclusif accordé à nos confrères de AfricaPresse.Paris, le spécialiste en hydro-diplomatie appelle à une prise de conscience urgente face à la déforestation, à la dégradation des cours d’eau et à l’exploitation minière incontrôlée qui fragilisent les écosystèmes de la Guinée, pays qu’il décrit comme le « château d’eau de l’Afrique de l’Ouest ».

Préfacé par Rémy Rioux, directeur général de l’Agence Française de Développement (AFD), l’ouvrage plaide pour une meilleure coordination entre les politiques publiques et les acteurs locaux afin de sauvegarder les ressources naturelles. Komara souligne que la Guinée a déjà perdu près de 90 % de ses forêts primaires et que cette situation menace la vie de millions de personnes dépendant des fleuves issus du massif du Fouta-Djalon.

L’ancien chef du gouvernement insiste également sur les liens entre la dégradation environnementale et les crises sanitaires, évoquant les maladies d’origine hydrique et les risques de nouvelles pandémies liés à la destruction des habitats naturels.

Optimiste, Kabiné Komara salue toutefois les réformes récentes du gouvernement guinéen, notamment l’annulation de permis miniers illégaux et la création d’un Fonds souverain dans le cadre du projet Simandou 2040, destiné à renforcer la croissance et la gouvernance économique du pays.

Son appel, à la fois scientifique et politique, se veut une invitation à « secouer les consciences » pour bâtir un modèle de développement durable respectueux de la biodiversité africaine.

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